3 mai 2005
La mort sure
Gérard Mordillat, était invité au
Treize quatorze de France Inter pour présenter son dernier livre "Les
Vivants et les Morts", roman paru chez Calmann-Lévy.
Ça réveille :
"On va à des conflits majeurs et extrêmement violents tout simplement parce que l'écart entre les plus pauvres et les plus riches ne cessant de s'accroître, le chômage est en progression constante. Il n'y a que monsieur Raffarin qui pense que ça baisse, tous le monde sait que ça grimpe. Les délocalisations étant quotidiennes, l'appauvrissement étant général, la baisse du pouvoir d'achat aussi, et bien ça, ça va amener une tension telle… Et c'est là qu'il y a un très grand danger parce qu'on sait bien que c'est sur ces situations là que naissent les pires fascismes ou le nazisme. Quant soudain il n'y a plus aucun espoir d'aucune sorte. Et on n'est est pas très loin. Parce que c'est facile quant on vit en dehors du monde du travail de penser que, au fond, puisqu'on ne les voit pas ça doit aller. Mais au bout d'un certain temps, quand on y va voir de prés, la vie est redoutable pour une majorité de français et je pense que le jour où ça va craquer. Ça sera dans des formes, cette fois ci, très violentes et très soudaines. Et sans vouloir être prophète, il n'est pas impensable que l'on voit quelque chose en France qui serait de l'ordre des manifestations et des révoltes contre la faim que l'on a vu en Amérique du sud.
Ce n'est pas impensable.
Il y a une colère chez les gens. Il y a une colère absolument incroyable face au sort qui leur est fait. Et quand ils entendent le baron Seillière expliquer qu'il faut supprimer le SMIC parce que c'est beaucoup trop cher payer les gens et que finalement c'est un ennemi de l'emploi, évidemment je peux vous assurez que la colère monte encore d'un cran".
L'idée qu'un ouvrier puisse s'en prendre à son instrument de travail, est-ce un évènement totalement nouveau, une rupture ?
"C'est une rupture fondamentale avec un tabou que je croyais inattaquable, tout au moins depuis le début du 20ème siècle. On ne touche pas à l'outil de travail. Ça a été le mot d'ordre général quand je travaillais dans l'imprimerie, ce n'est venu à l'idée de personne lorsque l'on a fait grève de s'en prendre aux machines. Or on a passé cette marche. Et la marche suivante ça sera de s'en prendre aux personnes".
A propos du titre de son bouquin.
"Les morts sont ceux qui acceptent le sort qui leur est fait, en pensant que c'est inéluctable et qu'on n'y peut rien changer, et que les vivants sont ceux qui, malgré ce sort qui leur est fait, pensent que effectivement on peut changer les choses, on peut dire non, on peut se battre et qu'il y a une grandeur, et qu'il y a une vie dans le fait de ce battre"
"Dans mon livre, les gens se battent-ils pour sauver leur emploi ? Personnellement je ne le crois pas. Je crois qu'ils savent que de toute façon c'est perdu. Que ce n'est pas pour sauver l'entreprise qu'ils se battent. C'est pour sauver quelque chose qui pour le coup est inaliénable, leur dignité. Je crois que c'est ça les vivants. Ce sont ceux qui vont jusqu'au bout de ce combat là et qui ne renoncent pas".
Ça réveille :
"On va à des conflits majeurs et extrêmement violents tout simplement parce que l'écart entre les plus pauvres et les plus riches ne cessant de s'accroître, le chômage est en progression constante. Il n'y a que monsieur Raffarin qui pense que ça baisse, tous le monde sait que ça grimpe. Les délocalisations étant quotidiennes, l'appauvrissement étant général, la baisse du pouvoir d'achat aussi, et bien ça, ça va amener une tension telle… Et c'est là qu'il y a un très grand danger parce qu'on sait bien que c'est sur ces situations là que naissent les pires fascismes ou le nazisme. Quant soudain il n'y a plus aucun espoir d'aucune sorte. Et on n'est est pas très loin. Parce que c'est facile quant on vit en dehors du monde du travail de penser que, au fond, puisqu'on ne les voit pas ça doit aller. Mais au bout d'un certain temps, quand on y va voir de prés, la vie est redoutable pour une majorité de français et je pense que le jour où ça va craquer. Ça sera dans des formes, cette fois ci, très violentes et très soudaines. Et sans vouloir être prophète, il n'est pas impensable que l'on voit quelque chose en France qui serait de l'ordre des manifestations et des révoltes contre la faim que l'on a vu en Amérique du sud.
Ce n'est pas impensable.
Il y a une colère chez les gens. Il y a une colère absolument incroyable face au sort qui leur est fait. Et quand ils entendent le baron Seillière expliquer qu'il faut supprimer le SMIC parce que c'est beaucoup trop cher payer les gens et que finalement c'est un ennemi de l'emploi, évidemment je peux vous assurez que la colère monte encore d'un cran".
L'idée qu'un ouvrier puisse s'en prendre à son instrument de travail, est-ce un évènement totalement nouveau, une rupture ?
"C'est une rupture fondamentale avec un tabou que je croyais inattaquable, tout au moins depuis le début du 20ème siècle. On ne touche pas à l'outil de travail. Ça a été le mot d'ordre général quand je travaillais dans l'imprimerie, ce n'est venu à l'idée de personne lorsque l'on a fait grève de s'en prendre aux machines. Or on a passé cette marche. Et la marche suivante ça sera de s'en prendre aux personnes".
A propos du titre de son bouquin.
"Les morts sont ceux qui acceptent le sort qui leur est fait, en pensant que c'est inéluctable et qu'on n'y peut rien changer, et que les vivants sont ceux qui, malgré ce sort qui leur est fait, pensent que effectivement on peut changer les choses, on peut dire non, on peut se battre et qu'il y a une grandeur, et qu'il y a une vie dans le fait de ce battre"
"Dans mon livre, les gens se battent-ils pour sauver leur emploi ? Personnellement je ne le crois pas. Je crois qu'ils savent que de toute façon c'est perdu. Que ce n'est pas pour sauver l'entreprise qu'ils se battent. C'est pour sauver quelque chose qui pour le coup est inaliénable, leur dignité. Je crois que c'est ça les vivants. Ce sont ceux qui vont jusqu'au bout de ce combat là et qui ne renoncent pas".
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