L'emploie du temps

Un extrait choisi du débat sur les 35 heures entre Jean-Marc Sylvestre et Bernard Maris – vendredi dernier.
Jean-Marc Sylvestre dit : "Je ne crois pas qu'il y ait une tendance générale à l'abaissement du temps de travail, c'était vrai historiquement pendant presque un siècle … aujourd'hui je crois que le débat porte plus sur le contenu même du travail, le problème n'est pas la durée que l'on passe au travail, le problème c'est la qualité du travail et le contenu même du travail. Il y a des travaux dont il faut souhaiter qu'ils disparaissent complètement. En revanche, Il y a des formes de travail qui sont des formes de vie, nous avons nous même une énorme chance c'est que nous faisons un travail qui est une forme de vie, et que finalement nous ne comptons pas notre temps…"
Tout a fait d'accord avec le fait qu'il soit souhaitable que certains métiers pénibles disparaissent. Par contre, tout le monde ne peut pas (hélas) avoir la chance de choisir, comme Jean-Marc, d'être son propre patron. Si Jean-Marc choisi quand et combien de temps il travail, ce n'est pas le cas de la plupart des employés.
La question est bien là : qui choisi ma charge de travail et la qualité exigée ? Qui peut empêcher les décideurs d'augmenter perpétuellement mon rendement ? "On presse le citron", "il n'y a plus de gras" sont deux expressions que j'ai entendues dans la bouche de mon patron.
A quoi sert d'augmenter ma productivité si ce n'est pas à travailler moins. D'aucun rétorquent à gagner plus. Ce n'est hélas pas tout à fait vrai puisque les "gains de productivité" vont plus facilement aux actionnaires qu'aux salariés (plus généralement qu'à la collectivité). D'autre part, plus je travail longtemps, plus j'occupe le poste d'autres travailleurs potentiels.
N'est-il pas normal que, la productivité augmentant, tout le monde puisse avoir davantage de temps à soit ?