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Babouze
9 octobre 2004

Des idées au logis

L'autre jour je discutais avec un collègue de bureau. J'adore la contradiction et j'ai une tendance naturelle à me placer dans le camp minoritaire. Mais là je n'ai pas eut à bousculer mon naturel. Ce gars, fort sympathique au demeurant, se dit apolitique, pas idéologue, en bref pragmatique.
Juste, il pense que l'homme est naturellement flémard. Que pour qu'un humain travaille bien il lui faut une carotte, donc que la prime au rendement est le moyen le plus efficace d'en tirer quelque chose (à sa décharge il ne parle pas de bâton). Qu'il est normal que ceux qui travaillent le plus et prennent des risques (les entrepreneurs) gagnent plus que les autres (je suppose qu'il s'agit des salariés qui se complaisent dans les 35 h et des fonctionnaires).
Et puisque les modèles qui ont tenté de remettre tout ça en question ayant montré leurs inefficacités, cela prouve bien que ce qu'il pense est la réalité (puisque ça est).
La boucle est bouclée. La lutte pour la survie n'est pas une idéologie, c'est naturel.
Les gens qui crèvent de faim ? Sommes nous prêt à diviser nos salaires par deux pour nourrir toute la planète ? Évidemment non, en tout les cas pas nous ne pourrions y survivre si d'autres conditions ne sont pas changées…
Ce gars n'est pas un mauvais bougre. Les malheurs des autres le rendent triste, mais il constate qu'il n'y peut rien. Il pense que l'équilibre va se trouver naturellement entre les demandes de dites de gauche et les exigences dites de droites. L'histoire passée de la France l'en persuade.
Le problème (pour moi) c'est que cela était relativement vrai quand le mouvement ouvrier était plus puissant, quand les gens étaient syndiqués, peut être plus impliqué collectivement. Mais, cette fameuse loi de lutte pour la vie imprégnant chaque jour d'avantage de gens, il est de plus en plus facile pour les décideurs de nous diviser en groupe de plus en plus petits et antagonistes. Beaucoup se trompent de combat et prennent comme ennemis ceux qui sont encore moins lotis qu'eux (ceux qui pompent les allocations familiales, ceux qui se complaisent au chômage ou au RMI…).
Mais ne vous faites pas d'illusions, lorsque la gauche recule la droite avance et pousse très fort. Le point d'équilibre n'est pas fixé par magie en un centre de gravité idéal. Pour revenir à la position précédente il faut beaucoup plus d'effort, et même parfois des révolutions
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