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Babouze
19 novembre 2004

Leçon du corps électoral

Le 21 avril 2002 je n'ais pas voté Lionel Jospin. Pour tout dire j'ai voté Vert car ce sont les seuls qui osaient la dépénalisation du cannabis et des lois pour l'aide à la mort douce. Lionel et le PS par la même occasion commençaient à m'énerver sérieusement. Quant vous êtes délégué syndical dans une multinationale qui fait quatre plans sociaux en cinq ans et que vous entendez un premier ministre, de gauche, dire qu'il ne peut rien faire contre les licenciements économiques, vous avez quelques raisons d'être énervé.
Bref, je voulais montrer à ce candidat à la présidence que je trouvais son programme, qu'il disait lui-même "non socialiste", trop proche des considérations du marché et pas assez des travailleurs.
Par ailleurs, je m'étais inscrit au dépouillement. A huit heures, je rentre dans le bureau de vote, le casque de ma radio à l'oreille et j'entends l'annonce que le journaliste avait du mal à retenir ; Lionel Jospin sera absent du second tour.
J'ai vraiment accusé le coup. J'allais voter Jacques Chirac ! Je crois que j'ai pleuré.
A la sortie du dépouillement (moins dur que le suivant, tu imagines: Chirac, Chirac, Chirac, Le Pen, Chirac, Chirac, Le Pen, pendant deux heures), j'ai passé une bonne partie de la nuit dans le jardin à regarder les étoiles… avec ma bouteille de Whisky. Je n'arrivais pas à regretter. Mon vote protestait contre une politique que je n'apprécie pas. Et pourtant, je voyais bien que l'avenir ne serait pas rose. Mais je ne peux pas voter contre un mec et pleurer quand il n'est pas au second tour. Je ne peux pas non plus compter uniquement sur les autre car le pire c'est que la dernière semaine je n'ai pas arrêté de dire à tous mes potes (que je suppose de gauche) d'allez voter sinon Jospin ne sera pas au second tour.
Le matin, dans les remugles de ma cuite, la solution m'a parut évidente : il faut entrer au PS et changer sa politique.
C'est beau l'optimisme.
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Commentaires
B
J'entends que ceux qui se sont engagés dans ce que tu appelle le pragmatisme (et qu'en tant que syndicaliste j'appelle le compromis) ne veuillent pas reconnaître qu'ils ont trop cédé, petit à petit et qu'ils nous disent c'est trop tard, on ne peut revenir en arrière...<br /> C'est pour te préchauffer pour ce soir...
A
Excuse moi pour ma conclusion sans doute un peu caricaturale, mais je me chauffe. Ma meilleure amie qui viens manger ce soir à la maison, est une pure est dure de la tendance Emmanuelli . Il va y avoir de l'ambiance :)
A
Bien sûr que le libéralisme économique est l'appropriation des richesses par une minorité, mais quel choix avons nous?<br /> Rester fermement campé sur son idéal quitte à provoquer une situation telle que nous la vivons actuellement en France, pour démontrer par l'absurde que nous avions raison et que le libéralisme c'est mal?<br /> Ou participer au mouvement en essayant de faire en sorte qu'il soit le moins nuisible possible ?<br /> A chacun son choix.<br /> La démocratie ça consiste à respecter le choix de la majorité même s'il n est pas le notre.<br /> En ce qui concerne l'Europe par exemple, la majorité des forces de gauche et des syndicats a choisi le mouvement, sont-ils des tous des imbéciles, des crypto-libéraux, des membres de la secte des adorateurs du baron Antoine ou des gens, tout simplement pragmatiques et réalistes?<br /> L'avant garde éclairée qui va imposer 'la vérité' aux masses prolétariennes, sans doute trop connes pour se faire idée, on connaît et on sait aussi comment cela se termine. <br />
B
Je suis d'accord avec toi sur pas mal de points.<br /> Mais je ne pense pas que le marché libéral soit "dans l'intérêt du plus grand nombre". Au contraire.
A
J'ai voté Jospin bien que n'étant pas socialiste, ce parti m'énerve. Ma femme en est une sympathisante après en avoir été membre et même déléguée départementale. Elle l'a quitté parce qu'elle ne supportait plus les interminables réunions de sections consacrées pour l'essentiel à des règlement de compte interne. Il me paraissait honnête ce Jospin, pas rigolo, mais peut être un peu plus intérresé par notre avenir que par le sien et son bilan de premier ministre n'était pas si mal que cela. Le résultat de son échec: c'est le gouvernement le plus anti-social que nous ayons eu depuis longtemps. Les responsables de ce désastre, on les retrouve dans le camp du non actuel , un mélange de carriérisme et de rigueur dogmatique passéiste. Ce que l'ensemble du monde politique et syndical a compris, sauf eux, c'est que gouverner c'est l'art du compromis dans l'intérêt du plus grand nombre.<br />
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