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Babouze
8 novembre 2005

Déclaration FCPE

logo1Les graves incidents qui se déroulent depuis dix jours dans les villes dites « sensibles » préoccupent la FCPE, car c’est l’avenir d’une partie de notre jeunesse qui est ici en jeu.

Les formes violentes que prend cette révolte, la destruction pour la destruction, conduisent à l’impasse et sont inacceptables d’autant qu’elles atteignent surtout ceux qui sont en situation sociale difficile. Mais elles ne sauraient malheureusement surprendre tant une partie de la population a depuis bien longtemps perdu toute raison d’espérer.

En outre, on ne peut insulter, stigmatiser, et provoquer sans prendre le risque de réactions d’exaspération.

Il serait trop facile de tenter de faire croire au complot, à l’action des trafiquants et autres malfrats ou de groupes religieux. La généralisation de la situation de crise que nous connaissons aujourd’hui est la manifestation explosive d’un malaise latent, d’une fracture sociale et culturelle profonde que les politiques ont refusé de voir ou n’ont pas su traiter efficacement.

Depuis des années, la FCPE dénonce le mépris et la défiance affichés à l’encontre de la jeunesse. Cette attitude concerne tous les jeunes mais plus fortement ceux qui ont le plus de difficultés à s’intégrer dans la société.

La société tout entière porte une lourde responsabilité mais l’Ecole doit aussi s’interroger.

L’échec dans la lutte contre les inégalités scolaires, la persistance, voire le renforcement, d’une logique élitiste qui conduit à l’exclusion de ceux qui ne sont pas dans la norme, constituent une violence institutionnelle devenue insupportable.

Dans cette République, dont l’un des principes fondateurs est l’égalité, certains jeunes constatent au quotidien qu’ils sont moins égaux que d’autres, que les valeurs de référence qu’essaie de leur transmettre l’école ne sont, pour eux et pour eux seuls, que théoriques

Le contexte social, le chômage massif, les problèmes criants de logement, le blocage du dialogue social par un gouvernement qui reste sourd à toutes les revendications sont autant de facteurs amplificateurs du malaise.

Les jeunes revendiquent le respect, la reconnaissance, la justice, l’égalité, un travail, un logement, l’accès aux loisirs : c'est-à-dire, tout simplement, l’espoir, comme les autres, de pouvoir construire leur vie.

Quand l’horizon est bouché, quand la désespérance, la peur, l’angoisse de l’avenir ne se maîtrisent plus, quand le dialogue est rompu, on ne peut s’étonner que la violence prenne le dessus.

Quand les responsables politiques comprendront-ils enfin que la lutte contre l’échec scolaire passe par une transformation en profondeur de l’école ?

Quand les acteurs de l’Ecole accepteront-ils tous d’assumer leur mission d’éducation citoyenne ?

En réduisant drastiquement le budget de l’Ecole, en mettant en péril les associations laïques qui œuvrent dans les quartiers, en privilégiant la répression plutôt que l’éducation et la prévention le gouvernement a pris un risque majeur dont on se demande s’il est aujourd’hui capable de mesurer toutes les conséquences.

Il doit entendre tous ceux qui dénoncent cette logique qui s’avère aujourd’hui suicidaire et prendre enfin les mesures de grande ampleur qui assurent effectivement et durablement les conditions d’une intégration sociale, culturelle et économique d’un pan entier de notre population, aujourd’hui méprisé et marginalisé !

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Commentaires
B
Et si on acceptait de reconnaitre que l'idée du collège unique n'est restée qu'une idée, et qu'on n'a jamais fait l'effort d'en faire une réalité.
T
Et si on acceptait de reconnaitre que l'idée du collège unique est partie d'une bonne idée..........mais que l'on s'est peut etre trompé........
C
pour que l'école dure, amis donnez!
G
ma soeur s'est débrouillée pour mettre mes neveux dans le "bon" collège, peut-etre aurais-je fait de même. Moi j'ai eu mes ennuis parce que j'étais dans un collège de pauvres. le maire socialiste avait mis ses enfants dans le privé...<br /> mon père, tourneur-fraiseur, qui s'était inscrit à la CGT a fini par voter le Pen...<br /> Est-ce que les responsables de gauche prennent le bus ? je suis pour le couvre-feu: le politiquement correct va aboutir à un avril 2002 bis...
B
On touche là à l'ambiguïté normale du parent.<br /> On sait qu'il faudrait de la mixité sociale pour l'ensemble des enfants, mais puisqu'on veut donner le maximum de chance aux nôtres, on fait au mieux…<br /> <br /> Si les enfants de profs réussissent mieux que ceux des cadres supérieurs, c'est parce que lesdits profs utilisent mieux le système. Peut-on leur en vouloir ?
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