Commissaires, la soupe

Sur son blog  Chourka s'étonne que les français s'intéressent d'avantage aux élections américaines (2 novembre) qu'à l'entrée en fonction de la future Commission européenne (1er novembre). Il constate que les télés en font un pataquès sur les débats Bush Kerry et occultent les auditions des commissaires nommés.
Puis s'interroge : "Et là, on ne peut que légitimement se poser la question de savoir à quoi jouent les médias de masse".
J'ai peut être une réponse qui va surprendre mon camarade : La majorité se fout totalement de l'Europe.
Après cette provocation pas si gratuite que ça, je m'explique.
Mon pseudo sondage sur l'entrée de la Slovénie dans l'Europe est éloquent. Il y a un groupe de pays qui est rentré dans l'Europe. Lesquels ? Quelle importance ? Pour info je ne le savais pas moi-même et je ne sais même pas ou c'est.
Il y a des institutions plutôt complexes qui gèrent l'Europe avec (ou contre) les états. On élit des députés Européens une fois tout les - combien ? - j'ai déjà oublié. Quel est leur pouvoir : je ne sais pas très bien.
J'ai appris la semaine dernière, à l'émission de Roland Dhordin (France Inter : L'Europe c'est vous – 19 h 30 à 20 h)) , si j'ai bien compris (il faut que je la réécoute), qu'un commissaire nommé passe une sorte de grand oral devant le Parlement : ce dernier peut lui poser un tas de questions sur sont intégrité, ses capacités etc. C'est vraiment bien, mais qui sait ça ?
En résumé, je ne crois pas que les français soient antieuropéens, en tout les cas ce n'est pas mon cas. On a seulement l'impression que cette Europe nous échappe. Quelle est technocrate. Aussi, on laisse faire les politiques qui ont le temps d'essayer de comprendre comment ça marche.
Et surtout. Cette Europe, pour quoi faire ? L'Europe économique n'a que peut de chance d'intéresser les gens. Est-ce qu'une Europe avec des grands projets ne serait pas mieux comprise ?

Comments

[Chourka]

Bien sûr que non que les Français ne sont pas anti-européens. Comment le pourraient-ils sauf à émigrer sur un autre continent. C'est ce que j'appelle le paradoxe de l'Europe : les gens sont européens mais ne se vivent pas comme européens. Généralement même dans le langage courant on dit "La France et l'Europe" devraient faire ceci ou cela. Comme si la France était extérieure à l'Europe. Personnellement, je suis content d'habiter ce petit bout de la planète où l'article 2 de ma future Constitution dit qu'ici "on ne tue pas.", que parmi les objectifs des institutions il y a la lutte pour le plein emploi, contre l'exlusion sociale et le développement durable. Ca change d'un certain Bush (et même avouons-le de Kerry et leur "God bless America", "God bless you" et de la peine capitale). C'est peut-être cela le "rêve européen". A découvrir d'urgence.

[Chourka]

Si la majorité de la population française s'en fout comme tu le dis, c'est peut-être parce que la dimension continentale des politiques n'est pas montrée à l'opinion publique. Pourquoi réagirait-on à quelque chose dont on n'a pas connaissance ? Ainsi, le grand oral dont tu rappelles l'existence, ce sont les auditions -obligatoires avant le vote du Parlement européen- des Commissaires est quelque chose de totalement politique ! D'ailleurs les prises de positions de Rocco Buttiglione sur l'homosexualité ou le statut de la femme "sous la protection de son mari" lors de son audition en montre le caractère éminemment politique.
A ce propos je suis heureux que cela ait fait réagir au moins un collectif de gauche.
[ http://www.re-so.net/ ]