Ça coule de source

On est vendredi. Deuxième round entre Bernard Maris et Jean-Marc Sylvestre. Un des thèmes choisis était "l'affaire Perrier". Stéphane Paoli entame le sujet en signalant que "le papier de Jean-Marc Sylvestre d'hier avait sinon déclanché la tempête en tout cas suscité pas mal de réactions. En gros l'argument de Sylvestre était de dire que la CGT avait sûrement une très grande part de responsabilité dans la situation aujourd'hui de Perrier". Stéphane est très en dessous de la vérité car, suivant la lecture que je vous en ai fait hier, Jean-Marc mettait quasiment toutes les responsabilités sur le dos de la CGT. Voir Neslé veut délocaliser Perrier
Passons sur la réponse de Bernard qui explique l'histoire légèrement différemment, notamment en précisant que Perrier n'est plus déficitaire depuis 2002, détail qui a une certaine importance non?
Passons aussi sur la petite ruse de Jean-Marc qui essaye de faire croire que Bernard aurait préféré que Perrier utilise des méthodes Tacheriennes, "plus radicales et plus efficaces" alors que ce sont probablement ses propres souhaits.
"Le problème de Perrier c'est pas le problème de la CGT, le problème au départ c'est un problème commercial. C'est une entreprise qui a perdu son marché"
Reportez-vous à mon article précédant pour constater la mauvaise foi de Jean-Marc qui y dit exactement le contraire.
"Donc vous pourrez dire tous ce que vous voulez mais vous n'obligerez pas les consommateur à racheter du Perrier alors qu'ils ont commencé à racheter une autre marque". A quel pigeon vont-ils revendre un si mauvais produit ? De plus rappelons que le problème c'est la marge et non pas la mévente du produit, mais bon continuons.
"Il y a une responsabilité évidente au départ qui est une responsabilité de la direction générale de Perrier en terme de stratégie commerciale en terme de stratégie de publicité…".
Il faut croire que c'était tellement évident, qu'il avait oublié de le dire hier. Mais attendez.
"Et peut-être qu'il y a aussi une lassitude naturelle (sic) par rapport à ce type de produit qui ne s'est pas suffisamment réformé (c'est une affirmation) face à une concurrence de produits nouveaux. Alors face à ça, qu'est-ce qu'elle a fait la direction […] elle a essayé de redresser un peut la rentabilité de l'opération, de modifier des implantations, de modifier des méthodes de fabrication".
Résumons, on fait des bénéf. Mais ce n'est pas suffisant, alors on augmente les cadences, on vire des gens, on en déplace d'autres, et…
"Et elle s'est retrouvé face à un mur très conservateur de résistances à la fois syndicales et locales"
Et les gars râlent et ne se laissent plus faire. Non mais quel culot. Quelle bêtise. Ils n'acceptent pas le progrès.
"et c'est vrai que la CGT locale est fortement implanté dans le tissus local"
En plus ils sont nombreux, sont implanté et ne comprennent pas l'intérêt du groupe. Incompréhensible. Ainsi…
"le résultat c'est que la direction d'entreprise elle a pas grand-chose d'autre à faire que d'essayer de filialiser pour essayer de vendre"
De toute façon c'est un axiome. Tous ce qui empêche l'optimalisation des revenus de l'entreprise est réactionnaire. Respirons un grand coup avant l'apothéose…

"J'ai vu dans la presse que localement, la municipalité les collectivité locales ont même demandé la nationalisation de Perrier. Mais on rêve enfin !"
Ah ben non. Quand même pas. Nous n'oserions pas demander que les contribuables subventionnent Perrier, bien que l'entreprise serait rentable. Il vaut mieux que nos sous aillent chez Wendel (Sélière) n'est-ce pas, ou dans les subventions des heures supplémentaires. De Gaule n'était qu'un affreux gauchiste…
Mais tu as quand même raison quelque part, Jean-Marc, il ne faut pas nationaliser Perrier. Ce qu'il faut c'est au moins l'Européaniser ou le Mondialiser. Je ne vois pas pourquoi une entreprise privée fait des bénéfices avec de l'eau. Pour moi est un patrimoine mondial.
On rêve? Ben oui, pourquoi pas?